JOABEN – La revue 24 dec 2024 le travail
« Le travail – De la malédiction à l’épanouissement »
16 juin, 2025 par
Mise à jour sites

joaben la revueGrand Chapitre Général du Grand Orient de France
Rite Français 1728- 1786
Collectif - Conform édition, N°24, décembre 2024, 96 pages, 14 € - 17 € port compris

Cette dernière livraison de Joaben s’attache, sous la lumière des symboles et de l’enseignement du Rite Français, à explorer la dualité du travail : de son caractère pesant, longtemps perçu comme une malédiction, à sa transfiguration en voie d’émancipation et d’accomplissement humain. Les textes proposés par des auteurs éclairés tissent une trame subtile entre philosophie, droit, histoire, humanité et spiritualité, offrant aux lecteurs, francs-maçons comme profanes curieux, un regard polyphonique sur ce thème éternel et universel.

Le travail comme voie initiatique au Rite Français

Le travail, pivot de l’existence humaine, apparaît dans ces pages à la fois comme matière d’aliénation et comme outil de perfectionnement. Philippe Guglielmi, Très Sage et Parfait Grand Vénérable, inscrit cette réflexion dans la tradition des Ordres de Sagesse du Rite Français. Dans son éditorial, il rappelle que le travail, loin d’être un simple exercice servile, est une véritable voie initiatique. Il s’agit d’un chemin permettant aux francs-maçons de se rapprocher de la sagesse. Par ce travail sur soi, enrichi d’une recherche critique et éclairée, l’Homme façonne son esprit et ses vertus pour servir l’harmonie universelle.

Contributions éclairantes : entre critique de soi et élévation collective

Le travail, creuset de la pensée et de la spiritualité

Les contributions de Charles Coutel, Michel Eynaud et Aline Kotlyar éclairent chacune, à leur manière, le travail comme une œuvre créatrice. Charles Coutel, dans « Les Ordres de Sagesse du Rite Français comme invitation à un travail critique sur soi », propose une réflexion sur l’importance du labeur dans l’élaboration des idées, insistant sur la persévérance et l’effort nécessaire à la progression spirituelle. Michel Eynaud, dans « Les labeurs de l’élaboration », établit un lien entre le travail et l’élaboration, entre laborare et ex laborare.

Aline Kotlyar, dans « Du travail à l’œuvre », élargit la réflexion en inscrivant le travail dans le cadre de l’humanité, rappelant que l’effort doit tendre vers un mieux-être collectif.

De l’asservissement à la dignité humaine

Dans un propos plus historique, Mireille Quivy, dans « De l’esclavage à l’émancipation », retrace le cheminement de l’asservissement à la libération. Son texte rappelle les souffrances imposées par des conditions de travail inhumaines tout en illustrant les luttes constantes pour la dignité et l’égalité. Cette réflexion, dense et nécessaire, trouve un écho dans la contribution de Étienne Colin, qui, dans « Le travail, le droit et la création du commun », explore la façon dont les droits du travail peuvent servir de levier pour construire un avenir plus collectif et équitable.

Le travail comme vecteur de transmission initiatique

Dans une tonalité plus symbolique, Jean-Michel Gelin, dans « Travail et humanité », invite à méditer sur la fonction initiatique du travail en tant que vecteur d’élévation individuelle et collective. Patrick Obertelli, quant à lui, approfondit le rôle du travail de la Parole, en soulignant son importance pour la construction verbale et la transmission des savoirs, piliers de la démarche maçonnique.

Interrogations sur le sens des Ordres de Sagesse

Enfin, Jean-Charles Nehr, dans une contribution hors thème intitulée « Les Ordres de Sagesse du Rite Français : pour faire quoi ? », questionne la pertinence et la finalité de ces Ordres au sein du Grand Chapitre.

Le travail comme pierre brute à polir

Une quête essentielle traverse l’ensemble des articles : comment sublimer le travail pour en faire un vecteur d’épanouissement ? Si l’Homme est condamné à travailler, il lui appartient, dans une perspective maçonnique, de transformer cet acte en élévation spirituelle. Chaque franc-maçon est invité à percevoir dans le travail non pas une souffrance, mais une possibilité : celle de dégager de la matière brute les éclats de lumière qui sommeillent en lui.

L’iconographie au service de la réflexion initiatique

Ce numéro est magnifié par dix-huit illustrations d’une grande beauté, alternant gravures historiques, reproductions artistiques et symboles maçonniques. Ces œuvres visuelles prolongent les réflexions abordées, en illustrant la condition humaine, l’effort, l’ascension et la libération. Par ailleurs, la section « Notes de lecture » dirigée par Didier Molines complète utilement cette exploration, offrant un panorama enrichissant d’ouvrages complémentaires.

Une vision maçonnique humaniste et fraternelle du travail

Dans cette revue, le travail s’impose comme une pierre brute que le franc-maçon est appelé à tailler avec patience et humilité. Les Ordres de Sagesse du Rite Français ne se limitent pas à un accomplissement matériel, mais proposent un dépassement de soi, un perfectionnement constant au service de l’humanité. À l’image des bâtisseurs de cathédrales, chaque effort prend tout son sens lorsqu’il s’inscrit dans une œuvre collective et fraternelle. Libéré de sa dimension servile, le travail devient une véritable célébration du sacré.

Le Temple, lieu d’élévation par le travail

Dans le Temple, le travail symbolique et spirituel enseigne que l’Homme, grâce à l’outil de son intelligence et à l’énergie de ses mains, peut édifier un monde plus juste et harmonieux. Cette revue rappelle qu’au-delà des contraintes et contradictions sociales, il existe une vision humaniste et fraternelle du travail, où l’épanouissement individuel et collectif est non seulement possible mais nécessaire.

Mise à jour sites 16 juin, 2025
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