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Beauté et problématique d’une franc-maçonnerie à la lumière de l’Évangile

1 octobre 2025 par
Mise à jour sites

S'il y a quelque chose qui caractérise le système maçonnique et chevaleresque connu sous le nom de Régime Écossais Rectifié (pratiquant du Rite du même nom : R.E.R.), c'est la notion de Réforme. Le R.E.R. est née en France, mais au sein d'un autre système maçonnique, la Stricte Observance Templière (S.O.T.), celui autre étant un système maçonnique et chevaleresque, allemand, né en 1750 de la main du baron von Hund, et conçu à son tour avec la volonté de réformer la Franc-Maçonnerie, en général, du XVIIIe siècle.

La Stricte Observance Templière et ses influences

La notion de réforme, donc, ainsi que son bon exercice légitime et judicieux, a, d’une manière ou d’une autre, pour le meilleur ou pour le pire, assiégé le Régime Écossais Rectifié depuis ses débuts. En tant que réforme de la S.O.T. et impulsée par Jean-Baptiste Willermoz, eut son origine en 1778 à Lyon dans un premier Convent (le Convent des Gaules), où se réunissaient les provinces gauloises de ce système germanique (étant organisé par Provinces à l'image des provinces de l'Ordre du Temple), mais pour que cette Réforme ait force de loi, il fallait qu'elle soit approuvée dans un Convent général, puisque la S.O.T. était présent dans différents pays de l’Europe continentale de cette époque. Ce Convent général, qui devait ratifier et finalement établir et décider de la réforme proposée, eut lieu à Wilhelmsbad en 1782.

La réforme et le Convent de Wilhelmsbad (1782)

Le résultat est comparable à celui d’une bonne décision de justice : elle ne satisfait pleinement aucune des parties en litige. Willermoz, qui agissait comme secrétaire des séances du Convent, présenta une proposition de réforme structurée en trois Classes, mais seulement deux du projet de réforme furent approuvées : la Classe symbolique et l'Ordre Intérieur de chevalerie.

Les décisions prises à Wilhelmsbad

L'Ordre résultante issue de la réforme après le convent de Wilhelmsbad en 1782, prendra le nom d'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte ou Régime Écossais Rectifié, et le rite pratiqué, le Rite Écossais Rectifié (R.E.R.). Toute prétention ou mémoire avec l'Ordre du Temple disparu complètement pour prendre la nouvelle nomenclature et les nouvelles bases, qui certifièrent la mort de la S.O.T.

Même y étant le convent de Wilhelmsbad a une portée internationale et concerne tous les pays dans lesquels la S.O.T. était présente, la réforme présentée par les Français ne fut pas appréciée au-delà de la France, et la disparition de la référence à la récupération de l'Ordre du Temple (un des principaux objectifs de la S.O.T.) signifiait qu'elle n'était pas acceptée de bon gré, notamment en Allemagne.

L’impact de la Révolution française et l’exil en Suisse

Sept ans [chiffre maçonnique par excellence] après Wilhelmsbad, la Révolution éclaterait en France en 1789, de sorte que le nouvel Ordre qui en résulterait, le Régime Écossais Rectifié, aurait à peine le temps d'avoir une vie active, étant contraint de s'exiler en Suisse, chez la Préfecture suisse.

La Grande Profession : un enseignement secret et controversé

Revenant au projet de réforme originel inspiré par Willermoz, que Wilhelmsbad n'a jamais accepté dans son intégralité, ce projet consistait en une classe secrète : la Grande Profession, qui légalement, et pour le R.E.R. n’a jamais existé, mais dont le contenu est la clé pour entendre la problématique qui fait l’objet du titre du livre et de cet article.

Une classe secrète jamais reconnue officiellement

À l’étude de cette classe secrète et de la controverse qui l’entoure, j’ai consacré un autre ouvrage, « La Grande Profession du Rite Écossais Rectifié », précédemment publié par la même maison d’édition Le compas dans l’oeil, au cours du mois d’avril. Je n'entrerai donc dans les détails, ni commentaires, remettant au lecteur intéressé à cette ouvrage, étant le présent article consacré aux problèmes généraux qui affectent le Rite et le Régime Écossais Rectifiés, disant seulement que quelque chose qui n'existe pas légalement n'a jamais causé autant de tort au corps dont il ne fait pas partie. Et c’est que, les francs-maçons, toujours respectueux des lois, sont apparemment incapables de se conformer à celles qui les concernent directement.

Le Rite Écossais Rectifié : entre spiritualité chrétienne et controverses

Il est clair que l'objet du livre dont nous avons survolé le contenu est consacré à l'étude des problèmes qui touchent le R.E.R. [et comment les éviter], un rite maçonnique qui exige de tous les candidats soient chrétiens pour y entrer. Doté de belles et précises instructions [c'est le seul système maçonnique qui en possède], centrées sur la réflexion de l'intéressé, concernant les relations existantes entre l'homme, le monde et Dieu, ambiance dans lequel tout semble arrangé pour arriver à une bonne fin, ce rite il vit cependant plongé dans la controverse.

Une spécificité chrétienne au cœur du R.E.R.

Comme nous l’avons vu plus haut, le Rite Ecossais Rectifié est une affaire d’origine entièrement française. Le projet fut conçu à Lyon en 1778, impliquant les Frères de la capitale de l'Auvergne et aussi ceux de Strasbourg, en contact plus étroit avec les Allemands, mais son origine est véritablement française. La Révolution bouleverse tout et entraîne l’exil suisse, qui ne les ramènera dans leur pays d’origine que bien avant le XXe siècle (même si le G.O.D.F. revendique une certaine autorité sur le R.E.R. en vertu d’un traité signé avec le Directoire de la S.O.T. de Lyon en 1776) et le Grand Prieuré Indépendant d’Helvetie (dépositaire du R.E.R. depuis 1789) le fait, créant en 1935 le Directoire des Loges Écossaises et Rectifiés, qui donnera lieu au Grand Prieuré des Gaules.

Origine française et exil du Rite Écossais Rectifié

Le Grand Prieuré des Gaules (G.P.D.G.) reçu une patente pour avoir soin et s'occuper du Régime Écossais Rectifié en France, conformément aux dispositions de Wilhelmsbad 1782. Mais le panorama maçonnique du dernier quart du XVIIIe siècle n'était plus le même que en 1935, et la ligne anglaise menée par la Grande Loge Unie d'Angleterre, s'était imposée au XXe siècle, avec la proclamation par les Anglais en 1929 des Basic Principles, qui précisent que la Franc-Maçonnerie authentique est composée uniquement des grades d'Apprenti, de Compagnon et de Maître, cet axiome qui finirait par s'imposer sur le panorama maçonnique international, prit le R.E.R. et au G.P.D.G. par la tempête, ayant le R.E.R. une classe symbolique composée de quatre degrés, et non de trois. Une difficulté supplémentaire pour intégrer le R.E.R. dans une Franc-Maçonnerie qui prenait de l'ampleur chaque jour.

Le rôle du Grand Prieuré des Gaules

Au fil du temps, après la Seconde Guerre mondiale, se reprit l'activité maçonnique et le R.E.R. et le Grand Prieuré des Gaules ne parvenant pas à s'accroître en nombre d’effectifs, il fut décidé d'établir un accord avec l'Obéissance représentant la ligne anglo-saxonne en France, avec laquelle, selon les principes inspirateurs du R.E.R. il aurait pu y avoir une plus grande affinité : la Grande Loge Nationale Française (G.L.N.F.) établissant en 1958 une Convention par laquelle l'administration des trois premiers degrés fut transférée à la G.L.N.F. gardant le G.P.D.G. la gestion du reste de la structure du R.E.R.

L’accord de 1958 avec la Grande Loge Nationale Française

En raison des désaccords eus entre les représentants de la Convention de 1958, la G.L.N.F. rompu unilatéralement l’accord en juin 2000, six mois avant le début du XXIe siècle. Avec ses hauts et ses bas et ses points de vue différents selon les Grands Maîtres respectifs, la période entre 1958 et 2000 fut 42 années de prospérité pour le Rite Ecossais Rectifié et le Grand Prieuré des Gaules en France.

La rupture de l’accord en 2000

Après juin 2000, c’est la débâcle. Abandonné à son sort le G.P.D.G. et se croyant libéré du carcan de la franc-maçonnerie anglo-saxonne, il n'avait d'autre choix que de prendre la barre et de naviguer à sa guise, devant également faire face à ses propres chants de sirène. Ce qui n’avait pas été discuté avant 2000 est devenu un sujet de débat. Tout semblait possible et personne ne s’y opposait. Ce qui n'était pas autorisé en 1782 à Wilhelmsbad, les membres actuels du R.E.R., en interprétant les pensées de Willermoz, un homme du XVIIIe siècle, ils ont voulu en faire une réalité au XXIe siècle.

Le G.P.D.G. prêt à se faire une place dans l'histoire, dans le nouveau cinglage, il commença à prendre des initiatives - sûrement avec les meilleures intentions - qui ne servirent qu'à l'éloigner du but pour lequel il avait été créé et avait reçu une charte patente des Suisses : travailler et prendre soin du Rite Écossais Rectifié.

Les divisions actuelles du Rite Écossais Rectifié

Le résultat de tout cela peut être vu dans le panorama maçonnique existant en France pour le Rite Ecossais Rectifié. Jamais le R.E.R., il a été plus divisé qu’il l’est aujourd’hui, en raison du déclin, du manque de leadership et de références claires.

Vers une nouvelle réforme du R.E.R. ?

Certes, le Rite Écossais Rectifié à sa propre problématique, et compte tenu de l’évolution des opinions dominantes à son égard, il mérite peut-être une réforme, mettant en lumière la notion qu’il a caractérise depuis sa fondation. Le livre qui fait l’objet de cet article est consacré à une réflexion sur ce point, sur la nécessité d’être cohérent avec ce que notre Convent fondateur établi.

C’est au lecteur de décider si nos réflexions ont été judicieuses ou non.

Bonne lecture !

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