Les Belles Lettres, 2025, 394 pages, 32 €
Ashoka, souverain du IIIᵉ siècle Avant l’Ère Commune (AEC), ne conquiert pas l’histoire par l’épée, mais par la pierre et le repentir. Dans Ashoka – Roi philosophe, Patrick Olivelle écarte les brumes légendaires pour retrouver, à travers les seuls édits gravés, la parole nue d’un roi ayant fait de son pouvoir un instrument de conversion morale.
Une lecture initiatique du pouvoir et du dharma
Refusant l’hagiographie, l’auteur suit une voie initiatique, semblable à celle du Maître relevant la pierre brute. Il restitue une souveraineté transfigurée par la conscience du dharma, non comme dogme, mais comme axe intérieur. Ashoka n’enseigne pas une religion mais trace un élan comprenant respect de l’autre, justice, concorde. Figure de roi bâtisseur de l’âme commune, il devient pour nous une lumière fraternelle.
Patrick Olivelle, un érudit au service de la sagesse
L’ouvrage, rigoureux, dépouillé, symbolique, est une véritable planche d’élévation. Diplômé d’Oxford et professeur émérite à l’université d’Austin, où il a enseigné la philologie et la littérature sanskrite, Patrick Olivelle nous offre un chef-d’œuvre d’érudition opérative, à la hauteur d’un sage qui, dans le silence de la pierre, dit encore aujourd’hui : « Je suis désolé. »